18 juin 2021
L’Institut Méditerranéen du Liège, appuyé par Diam Bouchage, leader du bouchon en liège technologique et 1er acheteur de liège français, organise avec Serpe, entreprise de travaux forestiers, dès mi-juin des formations de levée de liège mécanisée. Cette mécanisation, réalisée avec l’outil Coveless, va amplifier la relance de la filière liège française, redynamiser les suberaies avec des débouchés en circuit court et refaire vivre nos forêts.
UNE FILIÈRE QUI SE HEURTE À LA PERTE DE SAVOIR-FAIRE DE LA LEVÉE
Depuis de nombreuses années, plusieurs acteurs français cherchent à relancer la filière liège sur le territoire national. Une opération qui porte ses fruits mais qui se heurte tout de même à une perte du savoir-faire de la levée, une opération physique et délicate qui se transmettait de père en fils. Ainsi les leveurs proviennent aujourd’hui principalement d’Espagne ou du Portugal où le liège constitue un matériau pleinement exploité. La mécanisation de la levée va permettre à de nombreux ouvriers forestiers français de réaliser ce geste.
UNE FILIÈRE LIÈGE FRANÇAISE QUI S’ORGANISE
Depuis un an, tous les acteurs de la filière se retrouvent à la même table: l’Institut Méditerranéen du Liège, les 3 associations de producteurs (Var, Pyrénées Orientales et Corse) et Diam Bouchage. « Pour récolter du liège, il faut le lever et on se heurte à la problématique de la main d’oeuvre, confie Renaud Piazzetta, directeur de l’Institut Méditerranéen du Liège. «Nous nous sommes donc rassemblés pour définir ensemble des actions communes. Il y a 2 ans, l’IML a acheté une machine pour lever mécaniquement, nommée la Coveless, mais nous n’avions pas identifié d’opérateurs. Puis Diam Bouchage nous a présenté Serpe, entreprise de travaux forestiers, d’élagage et d’espaces verts.»
COVELESS, L’OUTIL INNOVANT
Développée en Espagne, la Coveless est innovante et performante : « Elle fait le même travail que la levée manuelle à la hache grâce à sa scie électrique. Elle écorce l’arbre sans l’abîmer car elle dispose d’un capteur qui permet de mesurer
l’épaisseur de la couche mère du liège de l’arbre et de régler la profondeur de la tronçonneuse » affirme Renaud Piazzetta.
Une dizaine de salariés de Serpe, ouvriers forestiers pour la plupart, vont être formés dès mi-juin pour apprendre à se servir de la Coveless. « Diam Bouchage est une entreprise proactive sur le soutien aux suberaies françaises et cherchait un partenaire fiable, sensible à l’innovation, pour les accompagner dans les métiers de main d’oeuvre. Nous sommes vraiment contents de travailler avec eux sur ce projet, de mettre l’énergie de nos 4 sites situés dans les PO et le Var dans cette dynamique de relance de liège français, qui génère de l’emploi local et préserve nos forêts » confie Armand Wiedemann Goiran, Président Directeur Général de Serpe, entreprise leader des travaux de soin aux arbres qui possède 33 sites en France. 8 à 10 salariés de Serpe vont être formés en 2021. L’objectif sera de doubler les effectifs l’année prochaine. La formation ne dure qu’une journée. « Nous allons construire un nouveau savoirfaire et c’est très motivant pour nos collaborateurs » confie Armand.
DIAM BOUCHAGE, UNE ENTREPRISE ENGAGÉE
Depuis 2015, Diam Bouchage s’engage durablement en soutenant les suberaies françaises (Pyrénées Orientales, Var, Landes, Corse) par l’achat du liège français permettant de produire des bouchons de liège français destinés aux vignobles de France. L’entreprise cherche à préserver la ressource en s’impliquant dans la gestion de la forêt. En novembre dernier, l’entreprise française a soutenu financièrement la plantation de 3200 chênes lièges en Provence pour préserver la forêt varoise. Elle continue aujourd’hui en participant à la protection de l’arbre notamment par le débroussaillage des chêneslièges et prévoit prochainement d’autres plantations.
UN PROJET D’AGROFORESTERIE
En trouvant un moyen de mécaniser la levée de liège, Diam Bouchage espère lever un frein à la relance du liège français et lancer le 1er pan de son projet d’agroforesterie avec la réactivation des parcelles et l’achat de la matière première en circuit courts. « En France, on a du liège mais si on ne peut pas le lever, on n’avance pas. Cette mécanisation, réalisée par des professionnels de la forêt, va nous permettre de lever plus de liège mais aussi de lancer un très joli projet d’agroforesterie avec la levée de la couche femelle qui nous permet de produire nos bouchons mais également la couche mâle dont on va chercher des débouchés en circuits courts. Il y a un vrai potentiel avec le liège français puisqu’on n’exploite que 10% de ce qu’on exploitait au milieu du XXème siècle. L’objectif est de produire dans 5 ans environ 2500 tonnes de liège français par an alors contre 300 à 400 tonnes aujourd’hui. La forêt sera ainsi entretenue, elle développera davantage de biodiversité et sera préservée des incendies. La filière liège française est aujourd’hui minoritaire, mais si on réussit cette mécanisation, elle a de beaux jours devant elle!» confie Fabien Nguyen, Responsable Division Achats Liège chez Diam Bouchage.
« Je suis ravi qu’on avance sur ce projet qui, au-delà de son implication environnementale et sociétale, va permettre à Diam Bouchage de diversifier ses sources d’approvisionnement en liège de qualité et d’assurer aux liégeurs français
un débouché économiquement viable. C’est un projet réellement innovant qui embarque toutes les parties prenantes avec des perspectives pour le territoire, le patrimoine, l’environnement et la pérennité de toute une filière. »
Dominique Tourneix, Directeur Général de Diam Bouchage
Découvrez la vidéo : https://youtu.be/GdyolFbBy5w
Institut Méditerranéen du Liège / ASL Suberaie varoise / Silvacoop / Serpe Groupe
Crédits photos : JC Milhet